Alix Faure : « La finance durable est un outil très puissant pour favoriser la transformation positive des entreprises »

Sienna Investment Managers est un gérant d’actifs pan-européen et multi-expertises, avec plus de 40 milliards d’euros d’actifs sous gestion, et près de 300 collaborateurs présents dans 8 pays. Combinant actifs cotés et privés, Sienna IM développe pour ses clients des solutions personnalisées et innovantes, pour donner du sens à leurs investissements.

En quoi est-ce important pour un gérant d’actifs comme Sienna IM
de mettre en place une stratégie ESG ?

Sienna IM existe depuis un peu plus de 3 ans maintenant. La durabilité est au cœur de notre ADN depuis le départ. En effet, nous nous sommes fixés comme objectif d’agir tout en protégeant l’avenir. Ainsi, nous sommes pleinement impliqués dans le développement de nos différentes communautés, tant au niveau de notre propre fonctionnement que de toutes nos parties prenantes : les entreprises financées, nos clients investisseurs, les territoires dans lesquels nous investissons et nos équipes.

Le rôle de Sienna IM est de financer directement l’économie avec une vision à moyen-long terme, ainsi nous sommes engagés auprès des entreprises que nous finançons. Pour ce faire, nous avons développé une stratégie RSE ambitieuse qui s’applique tant à Sienna qu’aux entreprises financées. En effet, nous nous appliquons à nous-mêmes la même exigence que celle que nous demandons aux entreprises que nous finançons. Nous nous concentrons donc systématiquement sur les défis liés au climat, à la biodiversité et la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DE&I) et nous travaillons à la mise en œuvre de solutions concrètes.

En décembre 2024, Sienna IM a lancé Sienna Biodiversity Private Credit Fund,
un fonds dédié à la biodiversité. Que représente ce lancement pour l’entreprise ?

Sienna IM a effectivement lancé le premier fonds à impact en dette privée dédié à la préservation et la restauration de la biodiversité en Europe. Il vise à soutenir des entreprises et des projets européens qui contribuent à la préservation et à la restauration de la biodiversité, notamment au travers de clauses d’impact. Le fonds axe sa stratégie d’investissement sur trois volets principaux, tout en s’inscrivant dans un cadre scientifique international : les solutions en faveur de la biodiversité, les entreprises engagées dans une démarche de transition, visant à réduire leur impact négatif sur la biodiversité, et une approche  » Best Practices « , privilégiant les entreprises surpassant de manière significative les pratiques de leur secteur en termes de préservation de la biodiversité. Il aborde aussi prioritairement trois des cinq pressions définies au niveau mondial par l’IPBES pesant directement sur la biodiversité : la transformation des terres et des mers, les pollutions et l’exploitation directe des organismes – et s’inscrit dans le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Le fonds déjà 100 millions d’euros à déployer.

Ce fonds prouve l’agilité de Sienna et sa volonté de travailler collectivement avec nos clients afin d’innover.

Vous avez une expérience de près de 15 ans dans la finance durable,
en quoi pensez-vous que celle-ci peut être un outil puissant pour favoriser
la transformation positive des entreprises ? 

Mon expérience me montre que la finance durable est effectivement un outil très puissant pour favoriser la transformation positive des entreprises.

En premier lieu, les cadres internationaux partagés par l’ensemble des parties prenantes, comme les ODD de l’ONU, ou encore la CSRD Européenne permettent de parler le même langage et donc mieux de se comprendre. Ainsi, la finance durable favorise un dialogue constructif avec les parties prenantes, y compris les employés, les clients, les investisseurs et les communautés. Cet engagement peut renforcer la loyauté et la confiance, essentielles à la transformation positive des entreprises.

Ensuite, l’analyse ESG permet d’apporter un regard différent et complémentaire à l’analyse financière, avec des horizons de temps un peu plus longs, qui correspondent bien à la vision stratégique d’une entreprise. Nous nous appuyons sur ces analyses pour dialoguer avec les entreprises que nous finançons et ainsi favoriser leur transformation positive, en anticipant les défis futurs, réduisant leur exposition aux risques afin d’assurer leur pérennité.

Par ailleurs, tout comme nous gérants d’actifs, grâce à la finance durable les entreprises peuvent accéder à de nouveaux marchés et attirer des investisseurs soucieux de l’impact. Cela ouvre ainsi la voie à des opportunités de croissance, et à la création de franchises technologiques.

Enfin, je suis convaincue que la finance durable encourage l’innovation et l’efficacité en incitant les entreprises à développer des produits et services plus durables. Cela peut par exemple conduire à une meilleure efficacité opérationnelle, à des économies de coûts et à une réduction de l’empreinte carbone, tout en répondant à la demande croissante des consommateurs pour des solutions respectueuses de l’environnement et de la société.

Il me semble donc que cette approche est non seulement bénéfique pour réussir à faire transitionner l’économie, mais qu’elle constitue également un levier stratégique pour les entreprises souhaitant évoluer vers un modèle plus responsable et durable.