Stéphane Gatignon : « Je vis un moment historique comme spectateur et j’espère devenir acteur ! »

Stéphane Gatignon a été maire de Sevran (Seine-Saint-Denis) de 2001 à 2018, véritable figure de la vie politique locale. Très engagé en faveur des banlieues, il a récemment créé Mouv’Up avec Bernard Gainnier de PWC, pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes issus de ces quartiers.

Que retiens-tu personnellement de cette année un peu folle ?

A travers mes multiples activités, rémunérées ou bénévoles (militantes pour moi), j’essaie de donner du sens en tentant de retisser du lien social, de mobiliser toutes les bonnes volontés qui s’estiment souvent « abandonnées » et de participer à la nouvelle révolution industrielle « verte ». Tout ça en banlieue, avec des jeunes, des vieux, des élus, des entrepreneurs…

Qu’est-ce que cette année de pandémie va changer ?

Cette année de « folie » a simplement amplifié les ruptures que connaissaient la société française et mondiale. Isolement, individualisme, inégalités, complotisme, violences, n’ont fait que s’amplifier avec la crise sanitaire. Un autre monde éclot, il nous appartient de le construire et de faire comprendre qu’il ne sera vivable que si chacun s’y met, de façon ouverte et transversal que l’on soit entrepreneur, jeune de cité, militant associatif ou simple humain !
Je vis un moment historique comme spectateur et j’espère devenir acteur !

De quoi es-tu le plus fier professionnellement cette année ?

Le projet phare et essentiel pour participer à l’avènement de ce nouveau monde, c’est Mouv’up. Un civic-business dont l’objectif central est de répondre au besoin de recrutement d’une entreprise en repérant des jeunes de banlieue sans-emploi à travers des militants associatifs. Il s’agit de faire matcher jeune/emploi/entreprise. Avant cela, nous remotivons le jeune identifié avec un stage rapide mais efficace alliant sport et expression orale pour l’aider à décrocher le poste. En bref, un shoot de sur-motivation. Puis nous suivons ce jeune pendant les 18 mois de son travail. L’association qui suit le jeune depuis son repérage jusqu’à la fin de son contrat d’une durée de 18 mois est rémunérée.

Quelle est l’actu qui te concerne et qui te donne foi dans l’avenir ?

On veut recréer du lien social, mobiliser les « gens d’en-bas », bousculer les entreprises et leur fonctionnement… C’est la nouvelle société que l’on construit, les uns avec les autres ! Bref, chacun doit jouer le jeu pour s’en sortir, donc « camarades » patrons, donnez des postes de travail à Mouv’up et construisons ensemble ce nouveau monde !