Jean Hornain : « L’économie circulaire est une clé de voûte de notre monde. »

Être patron d’une Entreprise à mission, qu’est-ce que ça implique ?

Pour Citeo, c’est renouer avec l’esprit pionnier de ses débuts. Il est dans notre ADN d’inventer de nouvelles approches, de nouvelles gouvernances, une relation différente à la responsabilité de l’entreprise et à ses impacts. Pour moi, c’est aligner une nouvelle fois mon double parcours de patron et d’acteur de la société. De manière concrète, cette transformation m’a conduit à m’engager au sein une communauté de précurseurs, la Communauté des entreprises à mission : je les ai rencontrés et accueillis chez Citeo avant même que nous ayons commencé à travailler concrètement à notre nouveau statut. Je souhaitais m’imprégner de leur vision, bénéficier de leurs premiers retours d’expérience, débattre avec eux de toutes les implications possibles pour l’entreprise que je dirige. De l’aventure de deux ans qui nous a transformé en entreprise à mission, je retiens cette puissance du dialogue, et j’en ai fait le moteur de notre transformation, d’abord avec tous les collaborateurs de Citeo, associés à chaque étape, ensuite avec notre gouvernance et avec l’ensemble de nos -nombreuses- parties prenantes.

La réduction des déchets dans une période COVID propice aux emballages, c’est un défi ?

Le défi est le cœur de la mission de Citeo puisque notre raison d’être est d’engager et accompagner tous les acteurs économiques à produire, distribuer et consommer en préservant la planète. La crise sanitaire que nous traversons nous met face à de nombreux défis : poursuivre le soutien à ces salariés de première ligne que sont les acteurs de la collecte sélective pour qu’elle continue à se faire partout en France, poursuivre le développement des filières de recyclage alors que certains secteurs utilisateurs comme l’automobile souffrent, accompagner les entreprises qui cherchent à réduire leurs emballages et à augmenter leur recyclabilité dans un contexte économique difficile, faire face à la demande de consommation responsable des consommateurs en soutenant le geste de tri et en proposant de nouveaux usages comme le réemploi. L’économie circulaire des emballages et des papiers fait comme d’autres face à la crise actuelle, on espère qu’elle en sortira renforcée, mais nous ne pouvons pas baisser la garde.

Quels sont vos projets et enjeux pour l’année à venir ?

2021 verra progresser plusieurs sujets cruciaux dont celui qui me tient le plus à cœur : la nécessaire complémentarité des solutions pour réduire l’impact environnemental des emballages et des papiers. Avec notre stratégie 100% solutions, nous travaillons à 360° pour développer de nouvelles filières de recyclage, notamment pour les emballages plastiques, développer le geste de tri avec sa simplification et une mobilisation accrue du consommateur en faveur des comportements responsables, trouver des solutions efficaces pour le réemploi et la lutte contre le déchet abandonné. Parmi nos grands jalons cette année, il y a aura la mise au point de standards d’emballages réemployables, le développement d’une nouvelle information consommateurs pour les emballages et d’un scan code barre sur notre appli Guide du tri, la publication de la première étude exhaustive des besoins des acteurs de la lutte contre les déchets abandonnés et notre feuille de route pour la biodiversité.

Pensez-vous que l’économie circulaire sera une des clés de voûte du « fameux monde d’après » ?

L’économie circulaire est une clé de voûte de notre monde, ici et maintenant, aussi difficile et imprévisible soit-il devenu. Face à l’urgence et à l’ampleur des besoins, nous ne pouvons renoncer à concilier environnement et économie.